Tartagueule à la récré

Nous avons reçu le bulletin de la CNT Education 69 dont nous publions un article. Le bulletin complet peut être lu ici: Tarta133 Novembre 2018
#pasdevague, ne nous trompons pas de colère
Suite à l’incident dans un lycée de Créteil où une enseignante a été filmée par des élèves la braquant avec une arme à feu, un hashtag #pasdevague a été lancé sur Twitter et relayé sur les réseaux sociaux afin d’interpeller sur les réalités du vécu des personnels de l’Education nationale et réclamer des mesures. Si cette initiative révèle un réel malaise des personnels, de nombreuses violences subies et une institution défaillante sur bien des points elle présente aussi la dérive de servir de « fourre-tout », de défouloir émotionnel et d’appel aux relents sécuritaires.
Bien souvent, les constats faits et les réponses réclamées ne prennent pas en compte de manière globale et sociétaire l’urgence sociale et la détresse des personnels, des élèves et de leurs familles.
Quelque soit la taille du portique de sécurité réclamé, les problèmes de logement, de papiers, de fins de mois à boucler sont toujours là. On ne les laisse pas à l’extérieur, un enfant, un travailleur sont entiers. Les inégalités sociales génératrices de misère et de violences sociales doivent être combattues en même temps et par tous. C’est de réponses collectives dont nous avons besoin. Que ce soit celles que nous pouvons apporter ensemble et de manière solidaire sur le terrain ou celles pour lesquelles nous devons lutter, pour la défense d’un service publique d’éducation de qualité. Et non pas de réponses sécuritaires, d’établissements sanctuarisés et grillagés ou de gendarmes à l’école. Les élèves ont besoin de personnels à leur écoute, or depuis 2 ans, il y a eu la fin des contrats aidés, ceux-ci avaient des taches auprès d’élèves en situation de handicap, des taches de vie scolaire, des taches auprès des directeur-trice-s d’école ce qui leur permettait de pouvoir mieux prendre en charge toutes les situations des élèves. A cela s’ajoute, les diminutions des personnels de surveillance dans les établissements scolaires, ainsi depuis 1 an et demi ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ne sont plus auprès des élèves.
Placer le débat de l’état du système scolaire sur le terrain du sécuritaire, c’est masquer les choses et cacher les vrais enjeux qui sont ceux de la casse
du service public d’éducation. Une démolition programmée mise en œuvre par exemple par la suppression du nombre de postes des fonctionnaires, la baisse des moyens, le démantèlement des REP ou la réforme du lycée, général et professionnel.