Contributions, Décryptage de la réforme

Les chefs d’établissement n’en peuvent plus

Les chefs d’établissement n’en peuvent plus

(On les attend donc, dans la rue)

liberation.fr

«Dans les collèges et lycées, les chefs d’établissement n’en peuvent plus»

Par Marie Piquemal

Il a envoyé mardi matin un communiqué pour alerter la presse, passé inaperçu avec les attentats à Bruxelles. Philippe Tournier, le secrétaire général du SNPDEN, le syndicat majoritaire des chefs d’établissement du secondaire, lance «une alerte sociale». Une façon d’exprimer l’exaspération des personnels de direction dans les collèges et lycées. De deux choses l’une, prévient-il : «Soit le ministère entend nos revendications, soit nous descendrons dans la rue comme nous l’avions fait en 2006, et attention, 40% des chefs d’établissement avaient manifesté.»

Qu’est ce qui ne va pas ?

Ce n’est pas une mesure en particulier mais plutôt une protestation contre un entassement… Une accumulation continuelle de dysfonctionnements. Cela ne date pas d’aujourd’hui, ni même de ces derniers mois, mais rien ne s’améliore, bien au contraire. Plutôt que de nous aider, dans un contexte déjà compliqué, le ministère perturbe encore plus notre travail.

En faisant quoi ?

Le ministère fait sans cesse de nouvelles annonces, sans qu’en amont, personne ne se demande par qui et comment ces nouvelles mesures vont être mises en œuvre. Pour nous inonder de circulaires, ça, ils savent faire ! Mais pour nous dire qui fait quoi et comment, là, rien n’est prévu. Les chefs d’établissement doivent se débrouiller. Je vous donne des exemples. Dorénavant, les élèves qui ratent le bac pourront garder une partie des notes pour l’année d’après. Pourquoi pas, sauf que l’annonce a été faite, sans que l’on sache matériellement comment on allait s’y prendre. Pareil pour le droit donné aux élèves de terminale de pouvoir redoubler dans leur lycée s’ils loupent le bac. Personne n’a pris le temps de réfléchir à la mise en œuvre de cette mesure, ne serait-ce qu’en faisant des projections numériques du nombre d’élèves. Là encore, les chefs d’établissement doivent s’organiser.

On est aussi pris dans des injonctions contradictoires, comme avec cette histoire de classes bilangues. Il y a quelques années, on nous encourageait à en ouvrir partout. Puis, avec la réforme du collège, on apprend qu’il faut les fermer… Pour finalement découvrir qu’en fait, elles sont maintenues. Les collègues n’en peuvent plus, le malaise était très palpable lors de notre dernière réunion.

Que demandez-vous concrètement ?

En 2007 et 2011, l’ancienne majorité avait pris des engagements pour des rendez-vous réguliers avec le ministère sur le fonctionnement du système. Nous demandons aujourd’hui que cet engagement soit tenu, cela permettrait d’éviter les crises périodiques. On ne peut pas en permanence buter sur le silence de l’institution. Encore un exemple. Depuis le 13 novembre, à cause du plan vigipirate, on doit empêcher tout attroupement devant les établissements scolaires. Question simple que nous avons posée au ministère : dans ce contexte, pouvons-nous autoriser les élèves à fumer dans l’enceinte du lycée dans une zone spécifique ou pas ? A ce jour, toujours aucune réponse.

Marie Piquemal

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