Formations du 3 novembre : un florilège
Formations du 3 novembre : un florilège
Formation à Chatillon (formation des collègues de Châtillon, Péronnas, St Denis et Vonnas)
Ambiance assez lourde ici, avec des collègues qui semblent très majoritairement opposés ou au moins inquiets…
Réunion assez bien menée (tout seul…), il faut le dire, par un IPR
- nous avons dit d’emblée que nous ne souhaitions pas être là, que nous l’avions dit par des courriers individuels (une vingtaine au total, sur 28 profs) adressés à la Rectrice, dont nous lui avons remis une liasse de copies ; mais que nous étions là, et que nous avions longuement préparé cette journée, car en tant que fonctionnaires d’Etat, nous, comme les 80% d’enseignants opposés à cette réforme (je n’ai pas été repris sur ce chiffre que j’ai pourtant dit 2 fois), étions très soucieux de la qualité du service, qui allait être dégradé par cette réforme.
- avant le départ en « ateliers » dans des petites salles, nous avons précisé qu’il était hors de question que nous y participions, et que nous resterions dans la salle principale… et toute la délégation de Vonnas est restée assise… mais pas plus, aucun autre collègue n’est resté (on est définitivement black-listés… mais espérons que tout cela est remonté jusqu’aux oreilles de la Rectrice).
Pas de menace explicite, mais plutôt un « dont acte ». Visiblement, les IPR avaient été briefés pour nous caresser dans le sens du poil… Malgré tout, de nombreuses interventions, même si nous n’avons pu aborder qu’une infime partie de nos « questions qui fâchaient ». D’ailleurs, sur toutes les questions concrètes de mise en place pratique, bottage en touche systématique : « vous le verrez pendant les ateliers » ; « vous le verrez dans les ateliers de dans 2 semaines » ; vous le verrez lors des formations in situ » etc… L’IPR qui animait ne s’est pas hasardé à dire n’importe quoi, il a tout soigneusement éludé.
Pas de scoop ni de déclarations délirantes, mais beaucoup d’enfumage. Un point cependant : les principaux sont tous persuadés qu’il auront, en plus des 26+3 heures, une « dotation supplémentaire » !!! De but en blanc, on ne voit pas comment (à recalculer, en comparaison des DHG actuelles, peut-être qu’on se trompe), mais c’est « ce qu’on leur a promis »… Ici non plus, les « institutionnels » n’avaient pas l’air très convaincus de ce qu’ils racontaient…
Pour la journée complète du 17 novembre, nous n’avons pas encore décidé de stratégie commune. Peut-être à nouveau présence « active » lors des pleinières, et nouveau boycott des ateliers. Mais ce n’est pas encore arrêté.
Collège Lassagne ( formation des collègues de Miribel, Neuville, Fontaines et Caluire) : une formation qui s’est très mal passée.
L’administration a voulu présenter son powerpoint-propagande sur la réforme, mais n’a même pas pu aller jusqu’au bout.
Les questions des collègues, leurs inquiétudes, leur incompréhension, leur colère…se sont alors exprimées à fond, parfois même avec agressivité.
L’ensemble des questions des collègues a porté sur la mise en place technique de cette réforme, sur ses aspects chronophages et « irréalisables »….
En bref, c’était prévu, c’était écrit, l’administration a essayé de nous servir sa soupe, les collègues ne l’ont pas trouvé bonne et se sont emparés de la réunion pour s’exprimer
L’administration a semblé quelque peu déconcertée pour ne pas dire plus. Un grand moment de démocratie…
Formation à Reyrieux
Environ 95 % (au moins) des collègues opposés à cette réforme dans cette formation.
Les points négatifs soulevés :
- pb horaires de sciences pas répartis en 6e
- gros pb : comment faire tout ça avec des classe à 30 ?
- gros pb d’énorme surcharge de travail
- gros pb d’abandon des connaissances : le socle s’appelle de connaissances … mais on a bien compris que ce sont les compétences qui seraient prioritaires
- pb de changer tous les programmes la même année : qu’en est-il des élèves qui ont commencé le collège, à cheval sur deux systèmes de fonctionnement
- pb de la diminution des horaires des matières
- gros pb de qualité du travail, étant donné le travail demandé l’an prochain, ce travail pourra-t-il être de qualité ?
- pb pour les manuels : les inspecteurs ne savent rien encore à ce propos, la ministre a dit qu’il y aurait les moyens pour tout acheter l’année prochaine
- Bulletins intégrant les compétences : on nous a dit qu’elles ne seraient à cocher qu’au troisième trimestre à raison de 8 cases par élèves (multiplié par 250 ou 300 élèves …)
- on ne connaît pas encore les programmes → on nous a dit qu’ils arriveraient en mars prochain
- difficultés de concertation avec les écoles (on nous a annoncé qu’il était prévu 18 heures de concertation sur l’année pour que nous puissions faire des progressions communes avec le primaire …
- perte de liberté pédagogique : ce qui sera enseigné en 6e sera décidé en partie par les collègues de primaire, et visé par l’inspecteur du primaire
- on nous demande d’organiser dans notre établissement la réforme, mais bien sûr si cela ne fonctionne pas, ce sera de notre responsabilité
- langues (bilangues) et latin : les élèves qui peuvent aller plus loin ne le pourront plus → réforme inégalitaire alors qu’elle est annoncée égalitaire → élèves partiront dans le privé où des enseignements supplémentaires peuvent être organisés en plus de la réforme prévue, payé par les parents → inégalitaire → antirépublicaine
- pb de cohérence pour les élèves qui changent d’établissement,
- en langue, on sait qu’il faut au minimum 3 h d’enseignement, moins sont prévus
- si l’horaire est diminué, c’est pour des raisons d’économie
- Est-ce que vous considérez la voie pro comme un échec (on a commencé la séance par l’énoncé du fait que seules les enfants des milieux favorisés arrivant aux bacs généraux
A noter qu’à la 1re question d’une prof de lettres classiques qui parle de la disparition du latin, très grande agressivité de l’IPR.
Intervention d’une chef d’établissement qui dit au contraire ouvertement ses doutes sur la réussite de la mise en place de la réforme tout en se disant d’accord avec le bilan de l’échec scolaire global.
Finalement il n’y a pas d’atelier où on bosserait car les profs disent ne pas comprendre la réforme. Ah bon, disent les chefs, on pensait que ça avait été préparé en amont ? NON. Donc présentation de la réforme au vidéoprojecteur à la place de l’atelier.
Plein de questions des profs, ça râle sec …. Les réponses : vous êtes des ingénieurs ! Vous devez appliquer la réforme car vous êtes des fonctionnaires, les EPI seront au choix du bahut, ce sera de la cuisine interne.
( Il y aura donc compétition entre les matières par exemple à l’encontre du latin ….)
Un prof parle de l’aspect chronophage de la mise en place de la réforme et du pb de l’application du décret Hamon sur le changement de statut des profs (obligation des réunions, etc ….)
A 11h40, un prof dit qu’il appliquera la réforme (car c’est obligatoire) mais à minima et avec le même mépris que l’Education Nationale le traite (en fin de carrière toujours à cheval sur 2 bahuts). Il est applaudi.
Réponse : c’est bien dommage. Point.
Intervention d’un prof sur le refus du ministère de discuter après le 17 octobre, rappel que le privé va utiliser le marché du nivellement par le bas et va ouvrir des filières d’excellence. Les profs n’ont pas été consultés sur la réforme, seulement sur les programmes.
Réponse : le privé sera obligé d’appliquer la réforme mais communique mieux que le public. Le but de la réforme est de monter le niveau et non le nivellement par le bas.
Un prof fait la remarque que les profs du supérieur se plaignent de la baisse de niveau des bacheliers. Réponse : ce sera mieux après.
Et les bons élèves ? Ils resteront bons grâce à l’AP .
En classe entière ? Mais non !!!!!!
Et la disparition des heures pour l’aide aux devoirs ? Ce sera seulement pour les élèves en très grande difficulté.
Formation au collège Valdo (Vaux)
Un discours idéologique : très bonne réforme qui est globale, qui lutte contre les inégalités… Le collège actuel a échoué car il est « trop rigide dans son organisation ». La formation des enseignants est trop théorique, le socle n’est pas compris, l’hétérogénéité des élèves n’est pas suffisamment prise en compte. Les programmes sont lourds et cloisonnés. Ce fut donc une belle séance de bourrage de crâne dont on peut se demander à qui elle était destinée ! À l’institution qui doit se rassurer ? Se persuader du bien fondé de la réforme ?
Ce qui a provoqué le plus de remous c’est la découverte des grilles horaires : 26 heures par division dont 4 pour les AP/EPI. Les collègues ont compris malgré les efforts de l’ipr de svt et de son diaporama qu’ils allaient énormément y perdre. De même pour les bilangues, le découpage svt/Sc PHys/Techno….surtout lorsqu’elle a voulu nous faire avaler qu’on y gagnait énormément grâce à l’autonomie accrue. « C’est pas grave si vous avez une heure de moins car les élèves feront leur apprentissage disciplinaire autrement ». À chaque question précise, les intervenants ont été en difficulté pour répondre et ont systématiquement renvoyé soit aux prochaines réunions de formation soit à l’organisation dans chaque établissement et en particulier au conseil pédagogique. Beaucoup ont surtout tapoté sur leur téléphone, corrigé leur copie, préparé leur cours…
Corbas :
Les présents : 6 « officiels » (IA adjoint, 2 IPR, 1 IEN, 1 chef d’établissement, 1 formateur académique) + 40/50 profs de 4 collèges différents + un powerpoint
Propos liminaires de l’IA adjoint qui précise qu’il est le porte parole de La Rectrice qui attache une grande importance à la réforme doublée d’une formation ; cette réforme est le volet qui parachève la refonte de l’école primaire ; pour la première fois il existe un projet éducatif cohérent et continu de 6 à 16 ans ; 2 enjeux capitaux : l’efficacité et l’équité, les évaluations internationales ne sont pas bonnes, 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification et sont principalement issus des classes sociales défavorisées, il faut faire baisser ce chiffre et la réforme est la solution pour faire face à ce défi.
Le powerpoint présente ensuite inlassablement la réforme.
Beaucoup de questions à propos des moyens ; réponses classiques, la France met les moyens mais c’est leur gestion qui est problématique …
Le climat est de plus en plus tendu avec de nombreuses questions sur les EPI, le latin, les liens programmes-EPI, les moyens. Seule réponse : il faut changer les manières de faire classe.
Sur les horaires, l’IPR précise qu’il faut se poser la question : comment je m’adapte dans ma discipline avec ce que je donne au pot commun AP et EPI ?
Question d’une collègue « Si il n’y a pas de volontaires pour les EPI ? »
Réponse de l’IPR : Vous êtes fonctionnaire !
Beaucoup de confusions, d’hésitations, un ton agressif au point que des collègues ont fait remarquer que nous n’étions pas des élèves. Personne n’a été dupe, on essayait vainement de nous vendre une réforme sans rien nous offrir, sans être capable de nous raconter une histoire qui aurait pu nous séduire, nous emballer, nous faire oublier les difficultés qui s’annoncent
Oyonnax :
De nombreux collègues ont pris la parole pour dénoncer la réforme et ont refusé de faire l’atelier proposé, préférant continuer de poser des questions. Les réponses de l’IPR présente ont été visiblement assez vagues la plupart du temps, du genre « ne paniquez pas tout de suite, c’est normal la réforme n’est pas encore bien ficelée », « on comprend votre inquiétude » , et certaines questions ont été carrément éludées (notamment une question pour savoir ce qu’il en était dans le privé, à savoir s’ils vont bien comme cela semble être le cas se récupérer des options qui vont disparaître ailleurs).
Montréal-la-Cluse :
Même constat et à peu près mêmes questions qu’ailleurs : plusieurs collègues très remontés contre la réforme ont pris la parole dès le tout début de la présentation et ont bien joué le jeu des questions, beaucoup de collègues exaspérés par la présentation… Quelques collègues tout de même soucieux d’essayer de suivre la formation et d’essayer de ne pas tout voir en négatif… quelques collègues qui ne s’étaient pas renseignés sur la réforme avant la formation… quelques collègues qui avaient au moins envie d’essayer… Mais dans l’ensemble, majorité contre et désireux de le montrer.
Les formatrices ont (presque) réussi à garder leur calme jusqu’au bout face aux « questions qui fâchent », bien préparées… mais tout de même deux ou trois gros silences devant nos questions et un peu d’énervement à la fin face à notre mauvaise volonté.
Pas d’ateliers (trop de questions lors de la présentation, qui du coup a pris les 3h !).
Une réponse des formatrices que je n’ai pas encore lue dans les autres compte-rendus, concernant une question sur le changement de programme, et donc, de manuels scolaires… : « On peut bien construire une séquence sans manuel… c’est ce qui se fait en langues depuis des années »…
Et comme réponse à une demande d’aide « concrète » concernant les idées et la mise en œuvre : « Vous êtes des intellectuels, des gens intelligents, on ne va quand même pas vous donner des modèles de cours »…
Sinon, même questions et mêmes réponses qu’ailleurs.
Collège J-J Rousseau Tassin ( Rousseau, Craponne, Battières, Ecully)
Un rendez-vous à 8h30 devant le collège pour savoir qu’elle marche à suivre…un écriteau Non à la réforme sur les tee-shirt ou sur les chaises. Et surtout leur poser plein de questions pratiques et ne pas travailler en atelier.
Nous rentrons dans la salle avec accueil café, la principale du collège Mme Minday, nous sommes de nous assoir.
Devant nous, 6 formateurs + l’inspecteur général (IPR Allemand, Principale Collège de Lentilly Mme Revel, M.Pharabet( Inspecteur primaire), Une prof de SPC formatrice, Une prof de français formatrice, une autre personne inconnue pour moi !)
Intervention tout d’abord de l’inspecteur générale, qui présente la formation et remarque les nombreux écriteaux Non à la réforme. Part au bout de 10 min car attendu ailleurs !
Puis intervention de l’IPR d’allemand : , 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification et sont principalement issus des classes sociales défavorisées, il faut faire baisser ce chiffre et la réforme est la solution pour faire face à ce défi.
Les questions des collègues, leurs inquiétudes, leur incompréhension, leur colère…se sont alors exprimées à fond, avec beaucoup de respect et d’inquiétude sur le devenir des élèves.
Les formateurs ont présenté leur powerpoint-propagande sur la réforme, mais n’ont présenté que 3 diapo au plus !.
L’ensemble des questions des collègues a porté sur la mise en place technique de cette réforme, sur ses aspects chronophages et « irréalisables »….
Les formateurs ont semblé quelque peu déconcertés pour ne pas dire plus. A chaque question posée nous avions droit à : sauf si je me trompe, mais ça devra se passer comme ça ; pour prendre un exemple qui peut-être faux ; je vous dis ça mais je peux me tromper….
Enfin pour finir à 11h45, intervention de l’IPR d’allemand en réponse à la question( récurrente) d’un collège sur le coup de la réforme : vous ne croyez pas que nous allons augmenter les impôts donc il faut arrêter les classes euros , le latin et les euros !
Et pas de travail en atelier